ELOGE DU FOUTOIR
Affiches, Boulevard Emile Combes, Arles (9 déc.2018)
En associant différentes photos d’affiches prises au Boulevard Emile Combes le mois dernier, je me suis distrait aujourd’hui à les juxtaposer en une fresque qui s’apparenterait au genre abstrait, à défaut de considérer le foutoir comme une catégorie esthétique. D’où vient que ce désordre qu’il m’a plu d’ainsi composer m’attire tout autant qu’il me dérange ?
Il éveille en moi des visions de cataclysmes, d’autels démolis et de sanctuaires funéraires qui me sont familières comme des souvenirs oniriques, mais pas seulement. Les intempéries qui ont délavé, pâli, affadi et détérioré le contenu de ces affiches, ont aussi endommagé la plupart des zones de textes en les remplaçant par des écritures indéchiffrables, équivoques et presque inquiétantes. A l’opposé, les tonalités de couleurs – le rouge carmin et un bleu discrètement sombre que j’utilise comme fond pour mes modèles féminins – m’apparaissent comme des points d’appui dans ce grabuge visuel. Voilà sans doute la raison de ces prises de vue successives et insistantes dont je ne savais pas à quoi elles me serviraient quand je les ai faites.